Lorsqu'on demande à Laurent Picciotto les raisons de son partenariat de longue date avec Girard-Perregaux, il prend en général un temps de réflexion pour peser ses mots : il y aurait tant de raisons valables de travailler avec "GP" qu'il faut distinguer la bonne, la seule, celle qui devrait rester si toutes les autres tombaient.
Cette raison s'est incarnée il y a plus de 20 ans dans les allées de BaselWorld. "C'était en 1991", raconte-t-il. "J'arpentais les allées, lorsque je suis tombé en arrêt devant le tourbillon sous trois ponts d'or. Je suis entré sur le stand et je leur ai demandé un coffret des trois finitions, numérotées. Ce coffret exceptionnel, vendu quelques mois plus tard à un de mes clients possédant plus de mille pièces, reste dans ma mémoire comme l’incontournable de toute ma collaboration avec Girard-Perregaux".
Cette raison, on l'a compris, c'est la capacité de la marque à proposer des pièces hors normes, qui prennent tout le monde de cours tout en semblant s'inscrire dans une tradition de haute horlogerie.
Aussi, au fil des années, l'édition de séries limitées, voire de pièces uniques à Chronopassion, allait devenir courante entre les deux enseignes. La plupart des collectionneurs de la marque savait qu'ils pourraient trouver rue Saint Honoré des pièces qu'ils ne verraient nulle part ailleurs. Une amitié durable se lie entre les deux propriétaires, Luigi Macaluso et Laurent Picciotto, qui durera jusqu'au décès du premier en 2010.
Pour Laurent Picciotto, l'histoire de Girard-Perregaux est ancrée dans la haute horlogerie. A ce titre, il reste admiratif des complications maitrisées par la marque : "le tourbillon est une force de Girard-Perregaux. C'était, il y a 20 ans, un élément horloger réellement différenciant. Il y en avait peu sur le marché, sans commune mesure avec l'offre que l'on trouve de nos jours".
Aujourd'hui, il attend de Girard-Perregaux qu'elle réédite ce genre de marque forte sur l'horlogerie, de celles qui font l'étoffe des grandes manufactures. "C'est une marque institutionnelle qui impose le respect et le sérieux", ajoute-t-il. "Ce type de marque a le devoir d'anticiper et de surprendre. Girard-Perregaux l'a fait, plusieurs fois, et le refera". Restez sur vos gardes, la manufacture "GP" pourrait bien déjà être là où vous ne l'attendiez pas.
Journaliste: Olivier Mûller 01/2013