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Who's Who, Ressence

WHO'S WHO

Il n'est ni horloger, ni suisse. Il est designer et belge. Est-ce cela qui a séduit Laurent Picciotto chez Benoît Mintiens, fondateur de Ressence ? Oui...et non. "Bien sûr, dans le landernau, ce n'est pas le profil le plus commun", concède l'homme de Chronopassion, qui précise aussitôt avoir davantage été attiré par le mode de lecture de l'heure : un ensemble de disques rotatifs, sans aiguilles, à fleur de cadran et en mouvement continu. 

Ressence, contraction de Renaissance de l'Essentiel, va effectivement à l'essentiel. La montre repose sur une base de mouvement éprouvée tout en offrant une rupture ludique et originale dans la manière de lire l'heure. Oubliez les codes graphiques habituels qui font état d'un ostentatoire "Swiss made", "série limitée" ou autre massif logo de marque venant barrer le cadran : rien de tout cela chez Ressence - pas même le nom de la marque, recalé sur le fond de boîte ! Tout est épuré, sobre et laisse place à l'essence même de l'objet : la lecture du temps. 

Conquis dès les premières minutes, Laurent Picciotto ? Oui, mais en gardant une certaine retenue : "Il y a beaucoup de marques que l'on croise à Bale une année et que l'on ne revoit plus la suivante. J'ai pris la première création de Ressence pour tester son approche, puis ai attendu la v2. Là, j'ai vu une marque sérieuse, qui avait de la suite dans les idées et une grande capacité d'écoute". 

Aujourd'hui, Ressence fait partie de l'implantation naturelle de l'enseigne de la rue Saint Honoré. La clientèle est fidèle au rendez-vous, mais Laurent Picciotto refuse de mettre dans une catégorie précise le client type d'une Ressence : "il y a beaucoup de profils différents. Globalement, il s'agit plutôt de personnes ayant déjà derrière elles un certain parcours horloger et qui recherchent un garde-temps atypique, une pièce alternative à une collection déjà bien affirmée". Mais d'ajouter sans détours : "Pour autant, il m'est déjà arrivé de voir des mamans qui voulaient en faire cadeau à leurs enfants !". 

Après cette première collaboration sous le signe du succès, naturellement, spontanément, presque irrémédiablement, Laurent Picciotto regarde vers l'avenir. Lorsqu'on lui demande s'il a un quelconque aperçu de l'avenir de la marque, il laisse se dessiner un sourire qui ne laisse pas place au doute. Y'a-t-il un mot, un seul, qui pourrait alors guider l'amateur vers une éventuelle direction ? Oui, un seul, glisse l'intéressé : "Dévastateur". On n'en saura guère plus. Pour le moment. 

 Qu'on se le dise, le vent nouveau de l'horlogerie pourrait bien souffler de Belgique. 

Journaliste ; Olivier Mûller 12/2012