En 2009, MB&F enregistrait quatre années de créativité dans l’art mécanique. Les Horological Machines N°1 et N°2 avaient établi les principes directeurs du collectif Maximilian Büsser & Friends : design audacieux, micromécanique métamorphosée, imagination débordante. L’heure de l’Horological Machine N°3 (HM3) était venue : elle avait tout des HM1 et HM2 — en termes de design, de micromécanique et d’imagination — mais avec une construction tridimensionnelle exigeante qui a propulsé MB&F dans le domaine de l’hyperspace.
L’année suivante, en 2010, le véhicule qui a transporté MB&F dans un nouvel univers a démontré la flexibilité de la marque et conquis le cœur des amateurs du monde entier : la HM3 « Frog » est devenue la première mascotte (et la préférée) de la tribu.
Deux « yeux » sphériques rotatifs pour indiquer les heures et les minutes. Une « bouche » très souriante pour révéler l’éclat alternatif du rotor astéro-hache signature de MB&F, oscillant alors le long d’une échelle de la date. Une « peau » luisante de titane, d’or rose ou de zirconium exotique. La HM3 Frog était peut-être petite pour un amphibien des étangs mais, sur le poignet, elle s’imposait comme une icône à la croisée de l’art cinétique et de l’horlogerie.
10 ans après son lancement, la HM3 Frog fait son retour : merveilleusement mise à nu dans un boîtier en verre saphir, elle préserve un message dissimulé à découvrir. Place à l’Horological Machine N°3 « FrogX ».
Pour la première fois, le moteur HM3 apparaît dans toute sa splendeur, en version MegaWind où l’affichage de la date disparaît au profit d’un rotor élargi. Dessinés à l’image des pupilles des yeux de grenouille, deux dômes de l’épaisseur d’une feuille de papier, usinés dans de l’aluminium pour un maximum de légèreté, affichent les heures et les minutes en tournant sous des repères. Des touches de Super-LumiNova s’illuminent sur des segments fluorescents sous le rotor et sur les dômes d’affichage, comme les couleurs vives que la nature accorde aux créatures les plus exubérantes.
Si la première HM3 Frog représentait un animal vivant entre terre et étangs, la Frog X nous entraîne dans le domaine des grenouilles de verre, à peau transparente, que l’on trouve dans les forêts humides d’Amérique Centrale. Entièrement composé de verre saphir, un des minéraux les plus durs, le boîtier transparent de la FrogX doit être usiné avec des outils à pointe diamant ou des mèches spéciales en carbure high-tech. Malgré l’expérience acquise par MB&F avec les producteurs de verre saphir les plus pointus (comme l’ont démontré des créations précédentes comme les HM4 Thunderbolt et HM6 Alien Nation), l’usinage du boîtier HM3 FrogX représente toujours un défi considérable. Les dômes doivent non seulement avoir la même taille mais aussi exactement la même forme, avec une épaisseur constante et une courbe régulière afin de ne pas créer de distorsions optiques dans l’affichage de l’heure.
Si l’on s’intéresse à la couronne de remontage et de réglage de la HM3 FrogX en s’attendant à voir l’emblème astéro-hache habituel, on sera quelque peu déconcerté de trouver un disque lisse extrêmement poli (à moins d’être particulièrement perspicace et de remarquer une légère irrégularité dans la réflexion de la lumière). Sous le bon angle, avec une lumière et une surface de réception parfaitement orientées, la FrogX transparente révèle un ultime secret. Un code dissimulé dans une sculpture microscopique sur la couronne métallique, afin que la lumière soit reflétée de manière très spécifique, permet de découvrir l’astéro-hache de MB&F.
La HM3 FrogX 10e anniversaire fait l’objet de trois éditions limitées à 10 exemplaires, avec du bleu, du violet ou du turquoise pour les rotors et les revêtements de Super-LumiNova et joints de boîtier assortis.
UN CODE DISSIMULÉ
Pour créer l’astéro-hache secrète, MB&F a utilisé une technique de sculpture de la lumière initiée par l’entreprise suisse Rayform. Sa technologie connaît diverses applications, dans le design comme dans la lutte anti-contrefaçon.
En modelant une surface métallique à une échelle microscopique, presqu’imperceptible à l’œil nu, la technologie Rayform permet de capter des faisceaux lumineux de manière personnalisée et de créer des messages ou motifs cryptés sur toute surface relativement uniforme.
Pour la tribu internationale de MB&F, certains éléments expriment la passion partagée par les initiés, à commencer par l’astéro-hache, le premier et le plus important des signes de reconnaissance aux yeux de cette communauté exclusive. Avec le message confidentiel produit par la technologie Rayform sur la couronne de la HM3 FrogX, la codification va plus loin dans le secret… même si la création expose tous ses mécanismes au grand jour.
UN DÉFI CLAIR
Le corindon, généralement du saphir quand il s’agit de pierres naturelles, est un des minéraux les plus durs connus de l’homme. Il n’est surpassé en la matière que par quelques autres matériaux, notamment par le diamant (carbone cristallisé) qui atteint 10 sur l’échelle de Mohs — le corindon se situe à 9. Grâce à leur dureté exceptionnelle, les verres saphir des montres sont quasiment inrayables, offrant une lisibilité hors pair et une stabilité sur le long terme, sans oublier le degré de prestige qui leur est associé, contrairement aux verres silicatés ou aux polycarbonates transparents, les deux alternatives les plus courantes aux verres saphir.
Parallèlement, la dureté implique que le saphir est extrêmement difficile à usiner dans des formes tridimensionnelles complexes, un défi amplifié par les faibles tolérances requises en horlogerie. Depuis ses toutes premières créations, MB&F a expérimenté des composants en verre saphir de plus en plus complexes : les éditions HM2 « Sapphire Vision », les verres doublement arqués de la HM4 Thunderbolt et le corps hallucinant de la HM6 Alien Nation en donnent les meilleurs exemples.
En 2010, avec ses deux dômes en verre saphir sur les indicateurs des heures et des minutes, la première HM3 Frog de MB&F représentait déjà une avancée significative pour l’époque. Non seulement la courbure des « yeux » était parfaite mais l’épaisseur du verre était rigoureusement maîtrisée d’un bout à l’autre, afin de ne pas déformer l’affichage de l’heure. Dans la FrogX, les deux dômes en verre saphir sont soudés à la partie supérieure du boîtier elle-même en verre saphir, ce qui augmente la difficulté. Quelque chose de naturel en biologie — une paire de lentilles optiques parfaitement formées — s’avère redoutable à reproduire par des moyens mécaniques.
Il faut plusieurs semaines de travail intensif et minutieux pour usiner et polir chaque boîtier HM3 FrogX et il aurait fallu multiplier considérablement la durée sans les 15 années d’expérience acquises par MB&F dans la conception de verres saphir de pointe depuis 2005